Retour sur le Café du Monde avec Jean-Frédérick Légaré-Tremblay : « Le journalisme pour dépasser les clichés.» – Par Judith Gendron

Article par Judith Gendron

C’est dans le contexte de la dernière rencontre de l’année que Jean-Frédérick Légaré-Tremblay est venu rencontrer les membres de Connexion Internationale, réseau de jeunes professionnels en affaires internationales le 14 décembre 2016. Une rencontre riche en échange sur ses expériences et l’actualité politique.

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Du doctorat en philosophie politique au journalisme.

D’abord destiné à choisir la voie académique par l’entremise d’un doctorat en philosophie politique, celui-ci s’est écarté de la voie académique. Le journalisme s’est avéré être une voie intéressante puisqu’il est sans arrêt question de traiter de nouveaux sujets, ce qui peut satisfaire les esprits curieux. Lorsqu’on lui demande quels sont ses sujets préférés, celui-ci répond en souriant : « ça change » : un journaliste peut avoir ses préférences, mais également se laisser surprendre par de nouvelles découvertes.

Jean-François Légaré-Tremblay a décrit son intérêt pour les États-Unis, terrain très fertile pour la réalisation de reportages. Le contexte politique de ce pays amène les membres de Connexion Internationale à le questionner sur ses expériences. 

« Les partisans de Donald Trump que j’ai rencontrés ne sont pas qui l’on pense. »

Selon l’invité de Connexion Internationale, le journalisme doit être là pour dépasser les clichés. Il cite en exemple les partisans de Donald Trump. À l’inverse des images véhiculées dans certains médias, les partisans rencontrés avant et après un rallye ne sont pas qui l’on pense : des gens enthousiasmés par la colère.

Au contraire, ceux-ci sembleraient faire preuve d’un certain pragmatisme bien qu’ils aient tendance à faire quelques raccourcis. Jean-François Légaré-Tremblay nous rappelle la crainte réelle de perte d’emplois dans l’Ouest de la Pennsylvanie, zone manufacturière au coeur des États-Unis. Il semblerait que Trump, avec son message dans lequel il dit qu’il va ramener les emplois aux États-Unis, y ait trouvé un terrain fertile. Les électeurs auraient décidé de lui donner une chance, sans pour autant croire aveuglément au miracle.

Jean-François Légaré-Tremblay s’attendait pas recevoir un accueil des plus chaleureux lorsqu’il s’est rendu à un rallye républicain dans cette région. Pour autant, les partisans se sont prêtés au jeu des entrevues. Pendant que Trump s’en prenait aux journalistes, les gens huaient et riaient. Conclusion? Un rallye est un évènement où on laisse sa raison à l’extérieur, nous confie-t-il.

La place des affaires internationales dans la couverture médiatique au Québec.

Le principal défi aujourd’hui réside dans le fait que les organisations de presse s’intéressent peu aux affaires internationales. À moins d’une crise majeure, il est difficile d’aller chercher des sujets qui vont toucher des citoyens dans leurs vies quotidiennes contrairement aux enjeux touchant la santé, l’éducation et les questions urbaines.

Le Québec a aussi une situation géographique particulière, en ayant pour seul voisin les États-Unis. « Nous pouvons rester dans le confort, l’indifférence, sans en payer le prix », argumente-t-il. Le marché est petit, cloisonné selon la langue et les médias québécois ne sortent pas ou peu, même s’il semblerait y avoir un regain d’intérêt pour les questions internationales depuis ces trois dernières années.

La démarche journalistique : le journalisme doit demeurer fondamentalement sceptique.

La rencontre s’est terminée avec des échanges sur la démarche et posture intellectuelle du journaliste et la manière de rapporter la nouvelle. Un membre de Connexion Internationale a souligné le problème de l’objectivité dans le traitement de l’information. Jean-François Légaré-Tremblay a alors laissé entrevoir son bagage académique en philosophie politique : celui-ci a alors plaidé pour l’adoption d’une hygiène intellectuelle en insistant sur le fait le journaliste doit demeurer fondamentalement sceptique. 

Son conseil à nos membres intéressés à se lancer en journalisme : 

Il n’est pas nécessairement obligatoire d’avoir une formation en journalisme pour exercer la profession, cependant détenir une formation dans ce domaine permet de chercher des outils qui accéléreront le développement d’une carrière. Commencer à travailler dans des plus petits journaux permettra également d’acquérir de l’expérience tout en se laissant une place pour l’erreur du débutant.

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