Les attentes du monde envers le Canada n’auront jamais aussi été élevées qu’aujourd’hui. L’accueil des 40000 réfugiés syriens sur le territoire canadien ainsi que leadership canadien pour la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sont deux initiatives qui ont été chaleureusement applaudies dans la sphère diplomatique. Néanmoins, ces initiatives du premier ministre Trudeau ont haussé la barre très haut pour le Canada qui représente un modèle exemplaire pour bien des pays.
C’est sur ce ton qu’a débuté l’allocution de S.E. Marc-André Blanchard, Ambassadeur et Représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies, lors d’une conférence présentée au CORIM le 23 mai dernier. Détenteur de diplômes en droit, en administration publique et en relations internationales, M. Blanchard a débuté sa carrière comme avocat pour ensuite se tourner vers la politique. C’est en 2016 que son mandat auprès de l’ONU a débuté.
« L’ONU est imparfaite. L’ONU a besoin de réformes pour répondre aux besoins de 2017, mais ça n’enlève rien à ses réussites »
Tout au long de ses soixante-dix ans d’existence, l’ONU a essuyé son lot de critiques. Durant son discours, M. Blanchard a tenté de justifier la pertinence de l’organisme supra étatique. Sa présentation de ses quatre chantiers principaux nous a permis de mieux comprendre le rôle du Canada au sein des Nations Unies. En voici un petit résumé :
- Crise migratoire
Blanchard nous a rappelé quelques chiffres clés frappants. On compte près de 65 millions de migrants dans le monde, dont 21 millions de réfugiés. Parmi ces derniers, la moitié représente des personnes âgées de moins de 18 ans. La mission du Canada vis-à-vis ce chantier particulier est de s’attaquer aux racines des problèmes dans les pays d’origine. Il doit également supporter les pays dans les zones transitoires, car ce sont leurs infrastructures qui sont les plus éprouvées. Finalement, le Canada doit motiver d’autres États à supporter cette cause.
- Maintien de la paix et de la sécurité
Au lendemain des attentats de Manchester et d’autres attaques terroristes survenues récemment, il est évident que le Canada et les autres États membres de l’ONU ont bien du pain sur la planche en ce qui concerne les questions de radicalisme et de sécurité.
- Développement
L’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, aussi nommé Agenda 2030, et de l’Accord de Paris est le pilier de la stratégie de l’ONU en termes de lutte contre les changements climatiques. Rappelons que les objectifs de l’Agenda 2030 sont aussi reliés à la lutte contre toutes les formes de pauvreté et d’inégalités.
- Droits de la personne
Le Canada s’est démarqué récemment pour son engagement pour les droits des LGBT ainsi que pour ses efforts contre le mariage forcé des jeunes filles dans les pays en voie de développement.
« La voix du Canada est recherchée dans le monde et elle le serait davantage avec un siège au Conseil de sécurité »
Pour conclure, M. Blanchard ne pouvait pas passer à côté de la fameuse question de la place du Canada au Conseil de sécurité de l’ONU. Le Canada qui est dans la course pour la prochaine élection de 2020 se « bat » contre la Norvège et l’Irlande, entre autres, qui convoitent aussi ce siège. M. Blanchard est resté un peu discret sur le sujet, se contentant de réitérer l’importance de la voix du Canada qui mériterait à se faire entendre encore davantage.
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Par Arielle RAKOTO
Crédit photo : @corim_mcfr